Correspondances


Lettre à Marie Canavaggia

Les correspondances de Céline semblent s'étendre à l'infini. La diversité de ses destinataires est tellement importante que l'on a parfois l'impression de découvrir un homme à la sensibilité et aux obsessions totalement différentes, un homme qui décide d'endosser sciemment une autre peau selon la personne à qui il s'adresse.

La période durant laquelle Céline a le plus écrit de lettres tout en variant le nombre de ses destinataires reste incontestablement sa période d'exil au Danemark (voir 1945-1951). Durant cette période, l'écrivain a besoin de conserver un contact quotidien, presque charnel, avec sa langue maternelle. Alors, il écrit, pour des raisons très diverses, par exemple pour préparer sa défense (Maîtres Albert Naud et Tixier Vignancour), pour rééditer ses oeuvres (Pierre Monnier, Albert Paraz), ou simplement pour garder le contact avec sa famille (sa fille, Colette, son oncle, Louis Guillou). Les lettres écrites en prison et adressées à Lucette, sa femme, viennent tout juste d'être éditées. Des personnes aussi diverses que Milton Hindus (professeur américain admirateur de Céline), Jean-Gabriel Daragnès (graveur montmartrois), Jean Paulhan, Charles Deshayes, Le Vigan, Arletty, Marie Bell, Marcel Aymé (qui malheureusement détruit les lettres après y avoir répondu) ou encore Marie Canavaggia sont autant de correspondants de Céline à cette époque. François Gibault évalue le total des lettres envoyées du Danemark par Céline à trois ou quatre mille, soit deux ou trois par jour.

La production épistolaire de Céline n'est pourtant pas cantonnée à cette seule période. Il correspond beaucoup avec ses éditeurs (Denoël, Gallimard), régulièrement avec l'actrice Marie Bell, avec sa secrétaire et correctrice Marie Canavaggia, avec ses amis de Montmartre (Henri Mahé, Le Vigan, Gen Paul) ou encore, durant la guerre, avec certains journaux. La correspondance avec Joseph Garcin est également intéressante car elle débute avant que Céline ne devienne un écrivain reconnu (en 1929).

Les différents ouvrages, qu'il s'agisse de recueils de lettres de Céline à part entière ou bien de textes enrichis de lettres de l'écrivain, sont recensés dans la bibliographie. Il est aussi intéressant de savoir que l'on peut encore acquérir dans les magasins spécialisés de la capitale, des lettres inédites de Céline, autour de trois mille francs pour les plus abordables...

 

Cahiers Céline 5 : Lettres à des amies (E. Irrgang, K. Jensen, E. Pollet...)

Cahiers Céline 6 : Lettres à Albert Paraz 1947-1957

Lettres à Joseph Garcin (1929-1938)

Le questionnaire Sandfort
(Lettres à J.A. Sandfort, 1933-1934)

Lettres à Tixier (1948-1953)

Lettres à son avocat (Maître Albert Naud, 1947-1951)

Céline et les éditions Denoël (1932-1948)

Lettres à la NRF (1931-1961)

Lettres à Marie Bell (1943-1950)

Lettres à Marie Canavaggia (1936-1960)

Lettres de prison à Lucette Destouches et à Maître Mikkelsen (1945-1947)

 

 

* Lettre ouverte à Philippe Sollers, célinien : lettre parue dans le Bulletin célinien de mai 94, concernant l'édition des correspondances.

* Pour la liste des différents ouvrages comportant des lettres de Céline, on se reportera à la bibliographie.