Voyou Paul.
Brave Virginie

 

D'abord publié en 1937 dans Bagatelles pour un massacre, ce ballet sera repris en 1959 dans Ballets sans musique, sans personne, sans rien, édition illustrée par Éliane Bonabel. Sous-titré "Ballet-mime", ce texte a vraisemblablement été écrit par Céline durant l'année 1936, espérant que son ballet serait joué durant l'Exposition internationale des Arts et techniques se déroulant à Paris de mai à novembre. Malheureusement pour l'écrivain, son ballet (ainsi que tous les autres) sera refusé et ne sera pas porté à la scène. Cet échec affectera Céline toute sa vie durant, lui qui avait écrit à Karen Marie Jensen :
" J'aime toujours les danseuses. Je n'aime même que cela. Tout le reste m'est horrible." (7 février 1935).

ARGUMENT:

Voyou Paul. Brave Virginie reprend les personnages du roman de Bernardin de St Pierre. L'action se situe en 1830 et, selon les tableaux, d'abord sur une île où s'échouent les deux personnages (1), puis dans un salon bourgeois (2) et enfin dans un port (3) où tous les personnages impliqués sont réunis pour le dénouement.

Paul et Virginie, naufragés sur une île, sont ramenés à la vie grâce au breuvage d'une sorcière qui possède des vertus ensorcelantes. Paul abuse de ce philtre et se métamorphose en "voyou".
La scène s'ouvre ensuite sur un salon dans lequel s'amusent des couples de bonne famille : Mirella et Oscar, le couple principal, accompagné de Tante Odile et de son chien Piram. Un messager surgit, brisant la fête, pour annoncer le retour de Paul et Virginie, arrivant au port par bateau.
La sorcière accompagne le jeune couple. Les danses et les transes se succèdent. Paul se retrouve dans les bras de Mirella. N'en pouvant plus, Virginie avale tout entier le flacon rempli du philtre maudit. Paul, la voyant s'abandonner à la danse, se rapproche d'elle. Mirella, pleine de jalousie et de haine, tue Virginie d'un coup de pistolet. La foule se disperse et le corps de Virginie est oublié. Seul Piram, le chien, vient se coucher près d'elle...