Voyage au bout de la nuit

Résumé du roman

 

Envoûté par la musique d'une parade militaire, Bardamu s'engage dans l'armée. Il découvre l'horreur des combats de 1914, l'humiliation hiérarchique, l'absurdité du sang versé. Rapidement blessé, il est transféré dans différents hôpitaux. Il s'aperçoit que civils et médecins ne sont pas étrangers à cette guerre et qu'ils contribuent, eux aussi, à intensifier la boucherie. Le conflit lui permet de découvrir la lâcheté qui l'habite. Réformé, il fait la connaissance de quelques femmes (Lola, Musyne) puis décide de partir travailler dans la colonie de la Bombola-Bragamance, en tant que gérant de comptoir commercial.

Le voyage jusqu'en Afrique à bord de l'Amiral Bragueton et son court séjour à Fort-Gono confirment à Bardamu que la violence et la guerre sont partout présentes et que lutter est indispensable pour espérer survivre. Perdu au coeur de la forêt tropicale, Bardamu est confronté à la brutalité des colons blancs envers les noirs et aux mêmes pouvoirs hiérarchiques qui écrasaient les hommes à la guerre. Employé de la Compagnie Pordurière, il s'installe au comptoir de Bikobimbo et retrouve Robinson, un personnage déjà rencontré sur les champs de bataille. Incapable de s'adapter au climat et de respecter les exigences de sa compagnie, Bardamu tombe malade puis met le feu à sa factorie. En proie au délire, il est transporté jusqu'à la côte et est embarqué à bord d'un bâtiment espagnol qui lui paraît être une galère.

Le navire l'emmène jusqu'à New-York où il devient "agent compte-puces" pour déjouer la surveillance des services d'immigration. Rapidement, il s'aperçoit de la pauvreté qui touche les Etats-Unis. Il retrouve Lola, lui extorque de l'argent puis gagne Detroit où il est embauché comme ouvrier chez Ford. Le travail à la chaîne ressemble étrangement à l'esclavage... Il devient l'amant de Molly, une prostituée, qui lui propose de partager son bonheur. Bardamu refuse et rentre en France, le coeur gonflé et meurtri par toutes ces expériences.

 

Il étudie la médecine et ouvre un cabinet à Rancy. Les difficultés financières auxquelles il se heurte, le misérabilisme, la cupidité et la mesquinerie de ses patients font que Bardamu reste encore et toujours confronté au spectacle quotidien de la mort. Le décès du jeune Bébert, un patient de Bardamu, est vécu comme une expérience très douloureuse. La recherche médicale accentue encore cette injustice puisqu'elle se révèle incapable de sauver l'enfant de la typhoïde. Bardamu se retrouve bientôt mêlé à une sombre histoire.

Les époux Henrouille, clients de Bardamu, ont l'idée de tuer une mère âgée et font appel pour cela à Robinson. En posant le pétard destiné à la vieille femme, Robinson se blesse et devient aveugle. Les Henrouille le recueille et sollicitent Bardamu pour se débarasser de Robinson et de la mère, devenue gardienne de la cave d'une momie à Toulouse. Bardamu quitte Rancy et rejoint une troupe de music-hall où il travaille comme figurant. Il fréquente des proxénètes, des prostituées, et part passer quelques temps à Toulouse. Robinson, presque aveugle, semble proche de se fiancer avec Madelon, dont Bardamu devient l'amant. La chute mortelle de la vieille Henrouille dans un escalier, vraisemblablement poussée par Robinson, incite Bardamu à regagner Paris.

Engagé dans l'établissement psychiatrique du docteur Baryton, il se lie d'amitié avec celui-ci. Rapidement, Baryton sombre dans la folie et s'enfuit visiter le monde en laissant la responsabilité de sa clinique à Bardamu. Robinson reparaît. Il a recouvré la vue et son amour pour Madelon s'est éteint. Bardamu le cache dans sa clinique pour le soustraire à Madelon qui reparaît à son tour. Elle tente à nouveau de séduire Bardamu dont Sophie, une infirmière slovaque, est la nouvelle maîtresse. Pour apaiser les esprits, Bardamu propose une sortie à la fête des Batignolles afin de réconcilier tout le monde. Robinson refuse les avances de Madelon dans le taxi et celle-ci le tue avec un revolver. Après l'agonie de Robinson, Bardamu se retrouve seul en bordure d'un canal...

 

" De loin, le remorqueur a sifflé ; son appel a passé le pont, encore une arche, une autre, l'écluse, un autre pont, loin, plus loin... Il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu'il emmenait, la Seine aussi, tout, qu'on n'en parle plus. "