Céline et lhumanité
"Progressiste" avec le Voyage, "réactionnaire" avec les pamphlets ; "révolutionnaire" par le style, "conservateur" ( pour ne pas dire plus ) par les "idées" : les "contradictions" que tant dexégètes soulignent chez Céline nont pas fini de leur faire pisser de lencre ( cest leur boulot ). Pourtant, tout lecteur sans préjugé, de bon sens et, surtout, pour qui la lecture de Céline est source de réjouissance ( ce quelle nest de toute évidence pas pour les baratineurs appointés ) ne peut que constater une belle cohérence dans luvre célinienne.
LÉglise, demblée, plante le
décor du style et des "idées". Pour sen tenir provisoirement à
celles-ci, on y voit le plus beau collectif dHumanité de lépoque, la
Société des Nations, se dresser devant le simple individu Bardamu ; situation résumée
dans la fameuse sentence prononcée par un représentant de cette Grosse Société :
"Cest un garçon sans importance collective, tout juste un individu."
Alentour, quelques subdivisions locales de ladite Humanité étalent
leurs beautés exotiques, avec lesquelles Bardamu va se colleter de manière plus
conséquente dans le Voyage. Il en aura payé le droit en reniflant de près
lexistence universelle de lHomme dans le premier casse-pipe mondial (mais en
fait surtout européen), géniteur de la charmante S.D.N. Mort à crédit, à
quelques nuances près, parachève la démonstration : lOdyssée de lindividu
dans la société commence très tôt et sachève très mal.
Mea culpa, uvre charnière, sappuie sur un voyage
en URSS, patrie de la société socialisée, autant dire de lhumaine
perfection, pour constater que cest bien face à cette perfection que lindividu
particulier est le plus démuni. Mea culpa retrouve les décors de
lÉglise moderne qui abrite la nouvelle religion, celle de lHumanité : "Voilà
des siècles quon le fait reluire [lHomme], quon élude son vrai
problème pour tout de suite le faire voter... Depuis la fin des religions, cest lui
quon encense et quon saoûle à toute volée de calembredaines. Cest lui
toute lÉglise". À lexpérience de la version libérale de cette
Église, succède celle de sa version marxiste. Le résultat est strictement identique,
mais le Voyage est arrivé à son terme : "Ce qui séduit dans le Communisme,
limmense avantage à vrai dire, cest quil va nous démasquer
lHomme, enfin ! "
Lucide comme pas un des penseurs patentés de lépoque, Céline
va bien au-delà de la simple critique du bolchévisme et du communisme que quelques
autres amorçaient alors. Il perçoit même dans la Révolution française, et
particulièrement dans son épisode de 93, lorigine de cette religion de
lHomme dont le communisme est tout à la fois lexpression et le masque. Avant
lui, qui ironisait sur létalage systématique des idées non sur la
pensée elle-même , sur les grands et beaux sentiments non sur
lémotion révélatrice, seuls Max Stirner et Friedrich Nietzsche étaient allés
aussi loin dans la lucidité.
Aussi est-ce de façon conséquente que, pressentant limminence
dune nouvelle manifestation guerrière de lHumanité (presque) unifiée,
Céline tente, dans Bagatelles et LÉcole, de dénoncer ce qui se
prépare. Mais voilà quapparemment il dérape ; ses imprécations se
personnalisent. La cible de sa verve pamphlétaire change : ce nest plus
lHomme, mais le Juif.
Il convient ici de faire deux remarques qui, pour longues quelles
soient, ne constituent pas des parenthèses.
1) Si, hormis les philosophes déjà cités, Céline a le mieux explicité
à sa façon la critique de la religion de lHomme, mêlant fiction, récit et
pamphlet, il ne fut pas seul à lexprimer. À des degrés divers, tous les
poètes authentiques du XIXe et XXe siècles ont manifesté dans
leur poésie même leur révolte envers cette nouvelle religion. Pensons aux Romantiques,
allemands notamment, à Baudelaire bien sûr, qui préfaça ses Fleurs du Mal par
une violente charge contre le Saint Progrès, à Gérard de Nerval, à Edgar Poe, à
Rimbaud, à Hölderlin, à Lautréamont, à Jarry, à Artaud, et quelques autres. Pour
eux, la vraie vie est ailleurs quau sein de lHumanité déifiée. Poser
une telle exigence est aussi définir la poésie. Car celle-ci ne se limite pas à la
création de poèmes, si beaux soient-ils, elle sincarne dans toute manifestation de
cette exigence vitale. Ainsi, nul ne peut refuser la qualité de poète à Céline qui
na pourtant guère écrit de poèmes (quelques-uns néanmoins, à chanter, ou à
danser...)
2) La religion de lHomme se veut au-delà de toute critique,
puisque prenant celui-ci à la fois pour objet et pour sujet, elle veut son bien et
seulement le sien, "ici et maintenant".
Face à cette prétention totalitaire, quiconque entend parler le
langage du particulier est contraint duser dhumour, de beaucoup dhumour
et même, à la mesure du Sacro-Saint auquel il soppose, dhumour noir.
Cest ainsi que les "humoristes noirs" sont nombreux tout au long des deux
siècles succédant à la Révolution française ; parfois même la précèdent-ils comme
la face obscure et implicitement critique des "Lumières".
André Breton en a dressé une intéressante anthologie malgré
quelques éléments superfétatoires et, surtout, quelques oublis dimportance. Si
certains de ceux-ci ont été souvent relevés, tels Eugène Mouton et Ambrose Bierce, à
ma connaissance personne na mentionné labsence de Céline dans cette
anthologie. Pourtant poète, Céline est aussi un humoriste que nul ne saurait davantage
nier, et très souvent un "humoriste noir" (quon se souvienne, dans
le Voyage, de cette description de la distribution de viande animale après la
boucherie humaine).
Le principal intérêt de lanthologie dAndré Breton est de
distinguer radicalement lhumour noir de toute forme de plaisanterie : pénétrant au
fond des choses établies, londe comique devient onde de choc. On pourrait définir
lhumour noir comme la lucidité de la révolte face à un objet qui exclut la
révolte. Ses ressorts consistent en effet le plus souvent à prendre pour cible, non pas
directement la fameuse et abstraite Humanité, mais certaines de ses personnifications qui
représentent parfaitement son caractère tabou tout en demeurant, elles, vulnérables par
leur nature particulière et concrète.
Ainsi, la révolution jacobine ayant placé sur un piédestal la
famille bourgeoise, concentré de communauté humaine codifiée, et au sein de celle-ci
tout particulièrement lélément qui apparaît "le plus humain",
cest-à-dire le plus tabou, lenfant devenu roi, cest ce dernier
que viseront principalement les flèches noires de lhumour. De Swift à W.C. Fields
en passant par Sade, les mésaventures littéraires (et cinématographiques) des
"pauvres innocents" passés à la moulinette ( je noublie pas Jean-Claude
Averty ) sont bien connues. Et dans la mesure où, surtout au XIXe siècle, la
famille bourgeoise reste plus ou moins imprégnée de religion chrétienne, les
"humoristes noirs" frappent tout aussi bien lune que lautre, sans
généralement identifier la nouvelle religion qui sest édifiée. Alfred Jarry,
cependant, à travers le personnage dUbu, représente, selon toute évidence,
lHomme-Roi dans son obésité vacharde et totalitaire.
Sans doute parce que, comme Erik Satie, il est "venu au monde
très jeune dans un temps très vieux", Céline, pour sa part, a discerné dès
son premier livre que la religion de lHomme a chassé la religion de Dieu. Il
népargne certes pas celle-ci de ses sarcasmes, mais constate quelle se meurt
et la famille chrétienne avec elle. Si lenfant conserve et même renforce en
devenant adolescent ses prérogatives au sein dune cellule encore plus atomisée,
dautres liens que ceux du sang peu à peu simposent dans la nouvelle
société. Ce sont les relations créées par la circulation universelle des marchandises,
que celles-ci soient constituées par la capacité de travail humaine ou par les capitaux.
Ces liens du "progrès" font éclore de nouvelles personnifications de
lHumanité, hors de la communauté familiale. Chez Céline les Juifs apparaissent
comme étant la principale de ces personnifications, à la fois communauté particulière
très consciente delle-même, et force sociale uvrant à
luniversalisation la plus totale. Céline peut traiter "le pape, Laval,
Maurras" ¹ de juifs, désignant ainsi luniversalité de ce quil
dénonce, la cible cachée, lHumanité déifiée. À la fois victimes et
tout-puissants, les Juifs ont remplacé dans lhumour noir célinien les enfants sur
lesquels sacharnaient certains de ses prédécesseurs.
Il faut noter, dailleurs, quil nutilise pas comme ces
derniers des procédés essentiellement macabres, et que sa violence demeure verbale. Quoi
quil en soit, les conséquences nen seront pas pour lui équivalentes. Les
charges littéraires de Swift, de Sade, de Lautréamont et de tant dautres contre
lHumanité et ses catégories les plus "exposées", vaudront à leurs
auteurs admiration ou, au pire, indignation circonstancielle. Si Sade fit de la prison, et
bien plus longtemps que Céline, cest pour des exercices pratiques relativement
anodins, mais non pour la mise à mort littéraire de milliers de femmes et denfants
(et dhommes aussi, disons-le). Et si ses uvres furent mises à lindex
par lesprit bourgeois apparu avec la société du même nom, cest plus pour
leur caractère licencieux que pour les atrocités qui y sont décrites. Qui songerait à
lui faire endosser rétrospectivement la responsabilité des viols et massacres réels
d"innocents" qui se perpètrent depuis deux siècles ?
Quant aux coupeurs de Céline en deux, après avoir
dénoncé "labomination antisémite", ils sétonnent parfois que
celui-ci ait eu une attitude si bonne ou si amicale envers ses malades ou relations
diverses (nen excluant ni Juifs, ni Résistants). Laveuglement idéologique
les empêche de comprendre les choses les plus simples : dans la vie Céline se conduisait
comme tout un chacun (ou comme tout un chacun devrait se conduire) avec les individus
réels quil rencontrait, et navait de haine que pour les entités
abstraites... et ceux qui identifient leur propre être à ces entités. Ainsi que
lécrivait deux siècles auparavant J. Swift : "Jai toujours détesté
toutes les nations, professions ou communautés, et je ne puis aimer que des individus.
Jabhorre et je hais surtout lanimal qui porte le nom dhomme, bien que
jaime de tout mon cur Jean, Pierre, Thomas, etc." (cité par André
Breton).
Mais cette haine de la nation chez Swift est pour le moins non
univoque, car comme lécrit encore Breton : "Cet Irlandais qui se regarde
comme en exil dans son pays, ne parvient pas à fixer ailleurs sa résidence ; cet
Irlandais toujours prêt à dire du mal de lIrlande expose pour elle sa fortune, sa
liberté, sa vie, et la sauve pour près dun siècle de lasservissement dont
lAngleterre la menace."
Cest que, on la vu, chez Swift comme chez la plupart des
misanthropes, la haine du genre humain na de sens que comme goût du particulier. Et
si la Nation est lune des entités qui briment ce dernier, à la différence de
lHumanité elle recèle aussi une part qui lui permet de se manifester.
Nul autre, sans doute, que Céline (à qui la citation précédente
transposée pourrait presque entièrement sappliquer) na
exprimé aussi parfaitement ce faux paradoxe. Partir la fleur au fusil combattre
lennemi national, Ferdinand-Bardamu en reviendra lhorreur au bout du fusil et
la fleur au cur.
Dès lors, face au clairon nostalgique du droit du sang et au cliquetis
triomphant du droit de lencaisse sélèvera, inaltérable, la petite musique
célinienne qui nest autre que la poésie. "Tout homme ayant un cur
qui bat possède aussi sa chanson, sa petite musique personnelle, son rythme enchanteur au
fond de ses 36°8, autrement il vivrait pas. La nature est assez bourrelle, elle nous
force assez à manger, à rechercher la boustiffe, par tombereau, par tonnes, pour
entretenir sa chaleur ; elle peut bien mettre un peu de drôlerie au fond de cette damnée
carcasse. Ce luxe est payé" (Les Beaux draps, pp. 171-172). Nicole Debrie
a parfaitement souligné la différence fondamentale entre patriotisme sensible et
nationalisme belliqueux : "Si lon se réfère aux uvres de Céline, il
est évident que lattitude de lauteur est faite de ferveur et non de
fanatisme. Elle repose sur le sentiment de la singularité de chacun et sur
lintuition que lart, lenthousiasme et tout ce qui donne un sens à la
vie, ne peuvent naître quà partir de ce qui est, de ce que lon sent
réellement. Il existe un secret accord entre les hommes et ce qui les entoure ;
cest cet accord quil faut chercher à exprimer, à exalter. "Que
trouvons-nous en ce pays, des Flandres au Béarn ?... Chansonniers et peintres, contrée
de légère musique, sans insister, peut-être une fraîcheur de danse, un chatoiement de
gaieté au bord des palettes, et desprit en tout ceci, pris de vertige et
badinant... et puis doux et mélancolique" ². Si lon écoute Céline,
il faut laisser à lEspagne son inspiration tragique, à lAllemagne, sa
poésie du départ. À chacun son inspiration suivant son être..." 3.
Pour Céline, la patrie, ce "même ton", ce "petit
sourire de gaieté, doux et mélancolique", cest dabord le bout de
pavé où lon vit, tant bien que mal : la patrie, cest le passage Choiseul à
Paris, le dispensaire de Clichy, la rue Girardon à Montmartre, cest
Meudon-sur-Seine qui évoque la péniche de Mahé et laccordéon de Marceau 4,
et les chansons... La patrie de Céline, cest Madame Bérenge, la concierge qui est
arrivée "tout au bout de la vieillesse", cest Gustin, le
cousin-confrère spécialiste toutes maladies, cest loncle Arthur, et
loncle Édouard, et Roger-Marin Courtial des Pereires. Ce sont tous les autres dont
lénumération serait trop longue mais peut-être pas fastidieuse ; tous ces lieux
et personnages uniques, tout à fait uniques, inimaginables ailleurs et autres.
Céline sait bien que tout cela est sur le point de disparaître et que
la guerre qui vient accélèrera le processus, que laccordéon se mettra à jazzer,
délaissant mélodies des rues et chansons des ports. Et il sait que la disparition de ce
Paris et de cette France populaires, cest aussi celle dune tradition
qui remonte loin, très loin, au-delà même de lAncien Régime, comme de tout
régime. Céline a su reconnaître une continuité dans la patrie sensible
représentée au plus haut point par sa langue. Il a su reconnaître dans le
langage parisien populaire la pérennité de la langue française, véhicule tout à la
fois de la pensée rigoureuse et de la poésie. Cest pourquoi la petite musique
célinienne est lunion exceptionnelle de la langue classique et de la langue
populaire. Cest Du Bellay et Villon, et cest autre chose encore.
Si Céline est le plus grand écrivain français du
XXe siècle, ce que même certains de ses adversaires sont
contraints dadmettre, cest quil exprime
parfaitement ce moment de la civilisation française, toujours faite de subversion et de
tradition. Sil sétait contenté de maintenir la tradition dans la
littérature, il naurait été quun écrivain nationaliste parmi dautres
cherchant, sans y parvenir tout à fait, à écrire dans une langue rigoureusement
classique. Sil avait, au contraire, adopté le parti de la simple déstructuration
du langage, comme tant de ses imitateurs posthumes, il naurait fait apparaître que
la dissolution sociale et le sordide subséquent. Tel un de ses "admirateurs",
fugace gloire médiatique des années 80, qui écrivait le matin avec un thermomètre
anal.
Céline a représenté son époque, non pas en la glorifiant, mais en
révélant contre elle, violemment, ce quelle recelait de singularité enracinée.
Il en fut le meilleur représentant, mais pas le seul. Si lon
examinait sans plus de préjugés les écrits de certains surréalistes, on constaterait
quon y trouve aussi, sous dautres formes, cette féconde dualité. André
Breton, pour revenir à lui, a accompagné ses recherches sur les possibilités poétiques
de lindividu, par lécriture dune langue belle, précise, quasi
classique autant quimaginative, devant laquelle sa revendication dune
citoyenneté mondiale pèse peu. Et si ne régnaient pas les ukases poétiques de tous
bords, on pourrait incontestablement rapprocher (ce qui nest pas confondre) la
poésie célinienne de ce quArmand Lanoux, à propos dAndré Hardellet, a
appelé "un surréalisme populaire" : Jacques Prévert (regardez les films
animés par son réalisme poétique), Raymond Queneau (lisez Pierrot mon ami ou Zazie),
Robert Desnos (eh ! oui... Écoutez La Complainte de Fantômas), et Léo Malet,
bien sûr, à la fois surréaliste et célinien. Quant au fantastique social de Mac
Orlan et Carco, est-il nécessaire de préciser quil nest pas sans rapport
avec la féerie célinienne ?
Cest cependant en dehors de ces poètes quil faut chercher
celui qui, à la même époque, a su pousser lexigence poétique assez loin pour
rejoindre Céline dans la dénonciation de lhégémonie matérialiste et le rejet de
lillusion progressiste : Antonin Artaud, lexilé de Rodez. Et les simples
individus, Céline et Artaud, ayant tous deux été taxés de délire,
cest-à-dire dexcès de petite musique, on me permettra de conclure ce
petit texte consacré au premier par une citation du second à propos dun troisième
: "On peut parler de la bonne santé mentale de Van Gogh qui, dans toute sa vie,
ne sest fait cuire quune main et na pas fait plus, pour le reste, que de
se trancher une fois loreille gauche dans un monde où on mange chaque jour du vagin
cuit à la sauce verte ou du sexe de nouveau-né flagellé et mis en rage tel que cueilli
à sa sortie du sexe maternel. Et ceci nest pas une image, mais un fait abondamment
et quotidiennement répété et cultivé à travers toute la terre."
Céline et Artaud, les trucidés de lHumanité !
Alain AJAX (mai 1993)
1. Voir Nicole Debrie. L.-F. Céline, Éd. du Trident, 1982,
p.76.
2. Les Beaux draps, p.177.
3. Nicole Debrie, op.cit., pp.162-163.
4. Dans une lettre adressée à Mahé le 2 octobre 1933, Céline lui recommandait "M.
Marceau Verschuren accordéoniste et compositeur de grand talent" (coll. É. Mazet). V.
Marceau, en effet, qui adopta son prénom comme nom
dartiste, et le fit précéder de linitiale de son patronyme, fut un des
meilleurs accordéonistes musette de lavant-guerre. Dans les années 50, il composa
la musique de bon nombre des grandes et belles chansons de Pierre Mac Orlan. Il mourut en
1990, dans loubli et lindifférence médiatique totale. Lannée suivante
le trompettiste de jazz Miles Davies mourut à son tour. Journaux, radios et télé en
parlèrent pendant une semaine...