Simenon et Denoël

    C’est un catalogue exceptionnel que la librairie La Sirène consacre à Georges Simenon. Avec 361 pièces, il constitue un panorama très complet de tout Simenon, c’est-à-dire non seulement les différentes éditions de son œuvre ( y compris celles publiées sous différents pseudonymes ), mais aussi les revues et journaux dans lequels il a écrit, ainsi qu’un ensemble de livres consacrés à l’écrivain dont Céline loue Les Pitard dans Bagatelles pour un massacre.
   D’ailleurs, ce catalogue intéressera également les céliniens puisqu’il propose un exemplaire, relié par Devauchelle, de l’édition originale d’Apologie de Mort à crédit par Robert Denoël qui fut l’éditeur de Céline de 1932 à 1944.
    Sous le titre "Trois Liégeois à Paris", Henri Thyssens signe précisément, dans ce catalogue, un intéressant article comparant les destins de Simenon, Luc Lafnet et Robert Denoël dont il nous parlera lors de notre prochaine réunion annuelle. "Denoël, c’était le pur homme de lettres, celui qui ne regarde que les sommets, là où il veut être. En 1921 il écrivait, dans la Gazette de Liége, non pas des billets de journaliste, mais des contes assez mièvres, et de brillantes critiques littéraires. Contrairement à Simenon, il n’avait aucun programme quand il débarqua à Paris, le 15 octobre 1926 mais, deux ans plus tard, il lançait sa maison d’édition. Entre-temps il était rentré à Liège pour y épouser Cécile Brusson, une Liégeoise bon teint native d’Outre-Meuse. Et de rappeler que Denoël "n’a eu droit qu’à la fosse commune", "que son nom sent le soufre" et qu’il "attend toujours son biographe".