D’un livre l’autre

   

   Bonne nouvelle pour les céliniens : ils ont désormais leur librairie à Paris. Il s’agit D’un livre l’autre qui n’était jusqu’ici qu’une librairie vendant des livres par correspondance. Elle a désormais pignon sur rue, dans le quartier de Montparnasse, au 6 de la rue Bréa.
    Le 25 février eut lieu l’inauguration avec, comme invitée d’honneur, Éliane Bonabel, à l’occasion de la réédition de ses illustrations pour Voyage au bout de la nuit sous forme d’un volume tiré à 300 exemplaires numérotés. Au sommaire du dernier catalogue figurent 200 pièces de et sur Céline. Parmi les lettres autographes, retenons cette lettre à Jacques Deval où il le remercie pour des places de théâtre et lui propose d’inclure dans une de ses futures pièces une chanson inédite : "Je te la chanterai quand tu viendras pour Pâques, en taxi, avec ton "silver bound", défiler pour la parade que tu sais, parmi les jonquilles que je fais pousser exprès pour toi !". Comme l’observe Émile Brami, le gérant de la librairie, si la correspondance avec Deval est attestée depuis longtemps, cette lettre est la première à avoir été retrouvée. Elle est vendue 4500 FF. Parmi les pièces uniques, notons aussi le manuscrit d’un article de Robert Denoël, "Comment j’ai connu et lancé Louis-Ferdinand Céline", que nous avons édité naguère sous la forme d’une plaquette dans une collection appelée "Céliniana". Autre rareté que cette partition musicale de À nœud coulant, avec un envoi manuscrit à M. Podestat, professeur de chant. Sur le haut de la partition, Céline a biffé le nom de Noceti à qui est attribuée la musique pour le remplacer par le sien, ledit Noceti n’ayant servi que de prête-nom (6500 F).
    Brami aurait-il le don merveilleux de dénicher les pièces rares ? Ainsi, cet exemplaire de Bezons à travers les âges, ayant appartenu à Céline (1000 F). Ou ces lettres que Marcel Aymé, Daragnès ou Charles Deshayes écrivirent au moment du procès de Céline en Cour de justice.
    Comme toujours, ce catalogue constitue un excellent baromètre de la cote de Céline. Et ce ne sont pas seulement les pamphlets qui atteignent des prix que d’autres écrivains pourraient lui envier. Ainsi, une édition originale de Voyage au bout de la nuit en bon état (900 F) ou un exemplaire de Mort à crédit sur alfa (5500 F). Même les ouvrages consacrés à Céline affichent une belle cote : le légendaire Album Céline édité dans La Pléiade par J.-P. Dauphin et J. Boudillet (1000 F) ou le catalogue de l’exposition Céline à Lausanne en 1977 (700 F). On trouve même le numéro double de feue La Revue célinienne publiée en 1981 à l’occasion du 20ème anniversaire de la mort de Céline (300 F). Nombreux seront les céliniens à dénicher dans ce catalogue des livres qu’ils recherchent depuis longtemps et qu’ils désespéraient sans doute de trouver un jour. Comme nous l’écrivions lors de la recension d’un précédent catalogue, Émile Brami se révèle la providence des céliniens. Souhaitons-lui tout le succès qu’il mérite dans cette nouvelle librairie qui deviendra à coup sûr un lieu de rendez-vous obligé pour aficionados du contemporain capital.

 

D’un livre l’autre, 6 rue Bréa, 75006 Paris.
Tél-fax : 01.56.24.34.54.
E-mail : ebrami@club-internet.fr

 

Signalons que la lettre à Jacques Deval mentionnée plus haut a été éditée sous la forme d’une plaquette hors commerce intitulée "Ton hollywoodien ami", tirée à 500 exemplaires, numérotés sur papier Astrid, en feuillets sous double couverture. Elle contient également une photographie inédite de Céline, et tente d’apporter quelques éclaircissements sur la chanson inédite dont il est question dans la lettre. Ce tirage est offert pour tout achat de 500 F ou plus.