Cet abécédaire,
malicieusement intitulé L’Art d’Aymé, témoigne d'une
connaissance intime de l'œuvre de l'écrivain aujourd'hui "pléiadisé".
Il y a quelques années, Jean Dutourd racontait qu'il était (bêtement)
vexé lorsque des critiques littéraires le comparaient à l'auteur d'Uranus.
C'est que celui-ci passait alors pour un écrivain mineur. Il aura fallu
le passage du temps pour que cet autodidacte se révèle un authentique
classique. Et, ce qui ne gâte rien, l'homme, foncièrement généreux
et intègre, est à la hauteur de l'écrivain. Aussi, ces citations,
judicieusement choisies dans toute son œuvre (romans, nouvelles, théâtre,
correspondance) le font apparaître pour ce qu'il est : un moraliste.
Sans les intempérances de Céline dont il a si bien percé la vraie
personnalité. Cette citation le prouve : " On ne le dira jamais
assez : en face de l’universel délire alimentaire et mécaniste,
[Céline] est le champion de la vie spirituelle, des arts, de la
poésie, de la beauté, de la gratuité." M. L. Marcel Aymé. L’Art d’Aymé. Édition établie par Pierre Chalmin. Avant-propos de Michel Lécureur. Préface de Claude Duneton, Le Cherche-Midi, coll. "Fati", 2004, 320 pages Prix : 18 €.
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