LES ASSOCIATIONS CÉLINIENNES
PASSÉES ET PRÉSENTES

[Version actualisée d'un article paru dans le Bulletin célinien n°26, oct. 1984]

Du vivant de Céline, il semble qu’aucune association de ce type n’ait vu le jour, hormis le très éphémère Comité d’amateurs des écrits de Céline. On sait qu’au moment du procès de Céline, Albert Paraz avait envisagé la création d’une Société des amis de Céline destinée notamment à ester en justice à sa place. Paraz avait du finalement y renoncer, Céline s’y étant opposé : " Des cénacles, des chapelles pour moi ? non ! Je ne suis ni vedette, ni encore mort — Je vois là un atroce mauvais goût qui me blesse " (Lettre à A. Paraz, mars 1951).

 

COMITÉ DES AMATEURS DES ÉCRITS DE CÉLINE

    Imaginée en 1953 par le peintre Jean Dubuffet, cette association avait pour but de réunir des fonds pour Céline alors revenu en France. En échange d’une cotisation annnuelle de 30.000 FF de l’époque, les membres de ce comité devaient recevoir une édition de luxe d’une œuvre inédite de Céline. Outre Dubuffet, cette association comprenait Henri Mondor (président), Marcel Aymé et Paul Marteau. Céline demanda à ses amis de renoncer à ce projet. On trouvera plus de détails sur ce Comité d’amateurs des écrits de Céline dans le n° 20 du Bulletin célinien (avril 1984, pp. 4-5) et, sur les rapports entre Dubuffet et Céline dans L’Année Céline 1992 (Ed. du Lérot, 1993) : voir le chapitre "Céline et Dubuffet", pp. 33-44.

 

SOCIÉTÉ DES AMIS DE CÉLINE

    C’est dans le premier numéro des Cahiers de l’Herne consacré à Céline, paru en janvier 1963, que figurait l’annonce de la création de cette société dont l’initiative revenait à feu Dominique de Roux. Le siège de la société était fixé à Meudon, route des Gardes, où habita l’écrivain durant les dix dernières années de sa vie. En réalité, cette association, dont un des buts était de réunir de la documentation sur Céline, n’eut qu’une existence, elle aussi, très éphémère, d’autant qu’elle fut désavouée par Lucie Destouches. "J’ai trop fréquenté un moment les "amis" de Céline pour vous dire qu’une telle association était impossible, tant les querelles, mesquineries, jalousies éclatent et fusent sans cesse. Madame Destouches n’avait fait que jeter de l’huile sur ce feu tremblant. Alors à quoi bon ? Mieux vaut continuer de défendre sa mémoire et son œuvre en en parlant, en écrivant sur Céline et nous retrouver comme aujourd’hui amis, grâce à l’auteur du Voyage" (Lettre de Dominique de Roux à Edmond Gaudin, 1968).

A noter que le Bulletin de l’Association des Amis de Robert Brasillach annonça, en août 1963, l’existence d’un "groupement romand" de cette Société des Amis de Céline dirigé par Marc-E. Chantre.

 

LES AMIS DE CÉLINE EN SUISSE

    Cette société fut fondée par Gérard Nanzer le 1er juillet 1964, à l’occasion du troisième anniversaire de la mort de l’écrivain. Dans son livre Céline, le voyeur voyant (Buchet-Chastel, 1973), Erika Ostrovosky a fourni les précisions suivantes sur cette société : "Elle compte à présent quatre-vingt membres environ. Cette organisation commandite des conférences, des réunions et des émissions de télévision. Elle fait célébrer aussi tous les ans une messe de requiem pour Céline (annoncée dans la rubrique nécrologique de La Suisse, Neuchâtel) le jour anniversaire de sa mort."
    Il semble que son activité se soit essentiellement limitée à ce dernier point. Elle a mis fin à ses activités il y a une vingtaine d’années.

 

SOCIÉTÉ DES ETUDES CÉLINIENNES

    Elle s’est constituée à la suite d’un colloque qui rassembla en septembre 1975, à Oxford, une quarantaine d’universitaires venus de dix pays. Elle a été effectivement créée et déclarée en juillet 1976 à la Préfecture de Police de Paris sous le régime des associations régies par la loi de 1901. Jean-Pierre Dauphin en fut l’un des co-fondateurs avec, comme président d’honneur, le prix Nobel André Lwoff (†). Voir page associations.

 

LES AMIS DE LOUIS-FERDINAND CÉLINE

    Cette association fut fondée en 1977 et déclarée le 18 octobre de cette année à la Préfecture de Police de Paris sous le régime des associations régies par la loi de 1901. Tel qu’il figure dans le Journal officiel, l’objet de l’association (fondatrice : Irène Moerkerque) est "de faire connaître l’œuvre intégrale de Louis-Ferdinand Céline, la personnalité du docteur Destouches; provoquer la réédition des textes abusivement retirés de la vente". Ce dernier point suscita, de la part de la veuve de Céline, une demande de dissolution sous peine de poursuites judiciaires. L’association ne semble pas avoir été dissoute mais a renoncé à toute activité.

 

LA REVUE CÉLINIENNE

    Cette a.s.b.l. (association sans but lucratif) fut fondée à Bruxelles en 1979 par Marc Laudelout et déclarée au Moniteur belge en juillet de cette année. L’association, qui portait le nom de la revue qu’elle éditait, avait pour objet "l’étude de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline et la promotion de celle-ci par l’édition d’une revue semestrielle entièrement consacrée à cet écrivain". Son activité essentielle a effectivement consisté en l’édition de La Revue célinienne qui publia, en 1981, un numéro spécial, comportant de nombreux documents inédits, à l’occasion du 20ème anniversaire de la mort de l’écrivain. Elle a également édité trois essais de l’écrivain belge Pol Vandromme consacrés à Céline : Robert Le Vigan, compagnon et personnage de L.-F. Céline ; Du côté de Céline, Lili ; et Marcel, Roger et Ferdinand. D’abord sise à Kessel-Lo (Brabant flamand), elle eut ensuite son siège à Bruxelles. L’association a été dissoute en janvier 1988 (Moniteur belge, 14 janvier 1988) et son animateur, Marc Laudelout, se consacre aujourd’hui à l’édition mensuelle du Bulletin célinien et à l’organisation annuelle de la Journée Céline, à Paris.

 

CÉLINE GENOOTSCHAP

    Cette association constituait la section néerlandaise de la Société des études céliniennes. Elle fut fondée en octobre 1979 par quelques membres du département de littérature française de l’Université d’Utrecht, d’où son appellation originelle : Utrechts Céline Genootschap. Son objectif était de mieux faire connaître au public hollandais l’œuvre de Céline au moyen de conférences, de publications (Céline Journaal) et de débats. En 1983, elle organisa à La Haye le Colloque international de la S.E.C. Le conseil d’administration était composée de Michèle Out-Breut (présidente), Martin Ros, Astrid Teunissen, Michel Uyen et Jan Versteeg (secrétaire). Suite à des pressions, elle a finalement été dissoute.

 

SOCIETE DES ÉTUDES CÉLINIENNES DE RUSSIE

    Fondée en septembre 1994 par Tatiana et Viatchéslav Kondratovitch et Arina Istratova, la Société des études céliniennes de Russie est une branche de la S.E.C. Elle s’efforce de faire connaître l’œuvre de Céline en Russie par le moyen de traductions, de colloques et de publications. Une nouvelle traduction de Voyage a paru, ainsi qu’une traduction de Mort à crédit (Moscou, Ed. Mokine, 1994), de D’un château l’autre, et un choix de textes de Céline sur la Russie, dont Mea culpa.
    Contact : Mme Tatiana Kondratovitch, Rue Marata, m. 68, ap. 8, Saint-Pétersbourg, 191126, Russie. Tél. (812) 164.30.25. Fax. (812) 237.03.40