Vente de l'Hôtel Drouot du 11 avril 2002 (Lot n°278 à 315)
(Étude Piasa, Paris)

 

Lot n° 278 :

Louis-Ferdinand céline. À nœud coulant ! Chanson de Louis-Ferdinand Céline

Louis-Ferdinand céline. À nœud coulant ! Chanson de Louis-Ferdinand Céline, musique de Jean Noceti (Éditions J.D.C.-Noceti, 1936). 2 feuillets doubles in-fol. et in-4.

ÉDITION ORIGINALE de cette chanson grivoise et burlesque : " Vive Katinka la putain "... (cotage : J 77 N), la partition avec l'accompganement étant accompagnée de la partie de chant seul.
Dauphin & Fouché 36D3.

 

Lot n° 279 :

Louis-Ferdinand céline. Mea Culpa suivi de La Vie et l'œuvre de Semmelweis

Louis-Ferdinand céline. Mea Culpa suivi de La Vie et l'œuvre de Semmelweis (Paris, Denoël et Steele, [1937]). In-12, broché.

ÉDITION ORIGINALE de ce pamphlet, suivi de la première édition commerciale de la thèse de médecine.

Un des 15 exemplaires hors commerce sur pur fil (n° XIx).

Dédicace autographe signée sur la page de garde : " A Mr et Mme Arnold En gage de ma fidèle amitié, et d'un admirable déjeuner à Palaiseau Janvier 1937 LF Céline ". Au dessous, Gen Paul a signé et dessiné un amusant petit autoportrait.
Dauphin & Fouché 36A2..

 

Lot n° 280 :

Louis-Ferdinand céline. Bagatelles pour un massacre

Louis-Ferdinand céline. Bagatelles pour un massacre (Paris, Denoël, [1937]). In-8, broché.

ÉDITION ORIGINALE.
Exemplaire de tête, N°1 sur Japon impérial, imprimé spécialement pour Céline, sur un tirage de 10 et 5 hors commerce sur ce papier.

Dédicace autographe signée sur la page de garde : " A Mr et Mme Arnold toute ma fidèle amitié LF Céline ".

Dauphin & Fouché 37A1.

 

Lot n° 281 :

Louis-Ferdinand céline. L'École des cadavres

Louis-Ferdinand céline. L'École des cadavres (Paris, Éditions Denoël, [1938]). In-8, broché.

ÉDITION ORIGINALE.

Un des 20 exemplaires hors commerce de tête sur japon (n° xv), sur un tirage de 12 et 20 hors commerce sur ce papier.

Dédicace autographe signée sur la page d'épigraphe : " A Mr et Mme Arnold En bon souvenir de Palaiseau Bien amicalement LF Céline ".

Dauphin & Fouché 38A1.

 

Lot n° 282 :

Louis-Ferdinand céline. Les Beaux Draps (Paris, Nouvelles Éditions Françaises

Louis-Ferdinand céline. Les Beaux Draps (Paris, Nouvelles Éditions Françaises, [1941]). In-12, broché.

ÉDITION ORIGINALE de ce pamphlet, suivi de la première édition commerciale de la thèse de médecine.

Un des 25 exemplaires hors commerce sur pur fil Lafuma (n° xXIII).

Dédicace autographe signée sur la page de garde : " A Mr Arnold Bien amicalement LF Céline ".

Dos un peu fatigué.
Dauphin & Fouché 41A1.

 

Lot n° 283 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFCeline "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFCeline ", [Copenhague] 22 [juillet 1947, à Gaby Pirazzoli] 5 pages et demie in-fol.

Longue lettre du Danemark.

Il se réjouit de les savoir sur le départ pour Copenhague, et donne quelques informations, notamment sur le coût élevé de la vie. Il rappelle de passer chez Georges Geoffroy à Paris prendre un objet : " Mon ami Geoffroy est un véritable frère. Il agit pour moi comme pour lui. Nous avons ensemble un pacte d'amitié qui dure depuis notre séjour ensemble à Londres il y a 33 ans ! Je vous le recommande bien affectueusement. Il est l'Honnêteté et la bonté en personne. Il vient de divorcer et il a bien du chagrin. [...] je vous demande de bien vouloir lui réserver bon accueil s'il vous rend visite. Il m'est très utile. Je n'exploite pas son amitié, mais entre nous aucune gêne. J'aurai encore besoin de lui davantage si je réédite en France ". Il recommande d'aller voir aussi son oncle Louis Guillou et sa tante " qui a la charge de mes biens si chancelants ! maisons etc. " Il parle ensuite longuement de Marie Canavaggia, " elle aussi une nature admirable, toute sacrifice et de courage [...]. Elle vit d'un labeur terrible, acharné, de traductrice, intelligente, pleine de talent mais surmenée et pauvre ". Il leur recommande de faire très attention, " avec grande précaution, à sa jalousie. Elle est Corse ! Ne pas lui parler de Lucette. [...] Ne lui parlez en somme que de moi. Mais j'ai énormément besoin d'elle. Elle m'est infiniment dévouée. Et je l'admire non pour ses charmes hélas ! vous le verrez - mais ses talents. C'est la première traductrice de France - pour l'italien et l'anglais [...]. Ni elle ni sa sœur (astronome) ne sont mariées ! Que de drames ! Toutes les deux sont vierges, honnêtes et martyrs. Il faut rire et faire rire ! C'est mon métier ! ". Lucette est parfaitement rétablie, " presque danoise de santé - 3 bains par jour ! 60 kilos. Elle ne fume plus »... Puis il parle de son travail : « Il ne me reste plus qu’à pousser ma meule. C’est le plus dur. Sortir un nouveau livre – c’est à dire 14 heures par jour de travail. Ces saligauds m’ont fait perdre 3 ans ! Et le reste ! ». Quant au procès, ses avocats « Naud et Fourcade me semblent un petit peu roupiller... [...] Il s’agit de faire classer mon dossier par le juge d’instruction »...

Louis-Ferdinand CéLINE
Lettres à ses beaux-parents Ercole et Gaby Pirazzoli
La mère de Lucette Destouches, née Gabrielle Donas, divorcée de Joseph Almansor,avait épousé en secondes noces Ercole Pirazzoli.

1 000/1 500 €

 

Lot n° 284 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 4 août [1947, à Ercole Pirazzoli] 2 pages in-fol. (lég. mouill.).

Il est très inquiet, et craint un brusque retour à Copenhague des Jensen [dont il occupe l'appartement] quand ils seront à court d'argent. " Je dois de mon côté manœuvrer très délicatement avec mon avocat Mikkelsen pour qu'il me ménage un refuge chez lui à la campagne... en cas de ce retour... car nous ne pouvons rien espérer trouver à Copenhague. [...] Nous n'avons aucune retraite possible nulle part. Nous sommes des chiens errants et traqués. [...] Tout pour nous tourne tout de suite à la catastrophe. [...] Nous n'avons que l'abîme derrière nous "...


Louis-Ferdinand CéLINE
Lettres à ses beaux-parents Ercole et Gaby Pirazzoli
La mère de Lucette Destouches, née Gabrielle Donas, divorcée de Joseph Almansor,avait épousé en secondes noces Ercole Pirazzoli.

 

Lot n° 285 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe)

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Copenhague] 15 août [1947, à Ercole Pirazzoli] 2 pages in-fol. (lég. mouill.).

La maladie de Mme Pirazzoli est une " damnée tuile ", mais il s'agit selon lui " d'un début de phlébite sur varices enflammées. Tout ceci est bénin mais tout de même assez redoutable et doit être soigné avec beaucoup de vigilance et de douceur et de patience ". Il leur recommande donc de repousser leur voyage au Danemark jusqu'à ce que la malade soit bien rétablie, et après une saison à Aix ou Bagnoles : " Ah nous avons l'habitude et quelle habitude ! des catastrophes ! des contrariétés, désillusions en tous genres. Il ne faut pas forcer le destin. Il est là, voilà tout. Il faut le lasser "... Il parle des Jensen (chez qui il loge), puis de son avocat Mikkelsen : " Lui est fidèle et ponctuel. Il ira chercher le bijou chez Geoffroy à Paris si vous ne pouvez encore vous y rendre ". Puis il évoque son eXIl forcé au Danemark : " Nous à Londres ? Hélas ! Je ne demande pas mieux. Mais je n'ai plus de passeport - ni aucun papier. Je suis otage en vérité ici. [...] Je serais parti en Espagne me soigner si j'avais eu des papiers. La prison m'a pourri de rhumatismes dont je ne sors pas - moi qui en ai tant soigné dans ma vie ! des milliers de cas ! et jamais été effleuré par ce sale fléau ! C'est un cadeau du Danemark ! "...

 

Lot n° 286 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe)

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Copenhague] 5 [septembre ? 1947, à Gaby Pirazzoli] 1 page et demie in-fol.

Conseils médicaux : " Cette affaire d'emplâtres me paraître bien extravagante - et en somme dangereuse. Je crois qu'il faudrait vraiment entrer en clinique sérieuse - dans une ville de Faculté - et consulter, aller au fond de cette mystérieuse affection. [...] Ne demeurez pas dans ce vague - vous vous affaiblissez au lit pour rien "...

 

Lot n° 287 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", Copenhague 12 [septembre 1947, à Ercole Pirazzoli] 2 pages in-fol.

Il remercie pour le Véronal. " Point de soucis pour Mikkelsen ! Je vais déjà je crois m'arranger autrement lui trouver des fonds d'autre manière. Vous avez déjà assez à faire avec les Hennings Jensen ! Vous voici dans les cauchemars de ces immeubles invendables certainement en ces jours ! [...] Et puis vendre n'est pas tout ! Il faut un revenu quotidien... Un capital entamé ou immobile... Je comprends votre souci. L'avenir sourit peu "... Il s'inquiète de la santé de sa belle-mère, et recommande la prudence et le repos : " Quant à Voronoff vous n'avez rien perdu. C'était un farceur. Dans ce domaine d'ailleurs seul ce qui est naturel peut être recommandé - opération, pilules etc. : désastres ". Il conseille de prendre le wagon-lit plutôt que l'avion pour venir au Danemark. " Dedichen a disparu tout autant que votre Bar... C'est la fuite des rats je le crains avant le grand naufrage hélas ! "...

 

Lot n° 288 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 15 septembre [1947, à Ercole Pirazzoli] 2 pages in-fol.

Il se réjouit de les savoir de retour, et que le traitement réussit. Pour leur voyage au Danemark, il recommande de réserver trains et hôtel " au moins trois semaines à l'avance ! [...] Où est l'aventure ! l'imprévu ! " Il parle argent et règlements : il a payé Mikkelsen, il faut s'occuper des Jensen, et tâcher de faire de nouveaux transferts de fonds. Avec 3.000 couronnes, ils auront de quoi vivre confortablement pendant leur séjour à Copenhague, et le change a beaucoup baissé. Pour acheter des diamants ou bijoux, il recommande son ami Geoffroy : " C'est un frère. Il vous traitera - comme moi-même - c'est à dire sans un centime de bénéfice "...

 

Lot n° 289 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 29 septembre [1947, à Gaby Pirazzoli] 4 pages in-fol. (petite fente).

Il s'inquiète de la dégringolade du change, avant la visite des Pirazzoli au Danemark, et conseille de voir son oncle Louis Guillou. Il recommande aussi de voir son ami Geoffroy, qui " tient à votre disposition pour nous des objets en garde ".... Mikkelsen doit se rendre à Paris en octobre pour y voir Me Naud, " et puis aussi et surtout il ira faire des fredaines à Montmartre. Ces étrangers, austères ici, sont tous les mêmes ! Je ne peux pas le charger de trop de devoirs, l'homme est gâté, capricieux, gentil, bien gentil, mais très délicat à manier, parce que très vite il se lasse... Jouir c'est tout au fond ce qui l'intéresse. Et il s'y entend "... Puis il parle de sa femme Lucette : " Elle se réjouit de vous embrasser après tant d'années et de telles épreuves... Que de choses à vous raconter ! Que d'horreurs ! Et d'incidents comiques aussi ! Elle n'est pas triste. Elle est en pleine forme. Il lui faut au moins 2 heures de danse par jour - et le reste du temps elle n'arrête pas de trotter, galoper, bondir... Et Bébert de même ". Le gros problème est de trouver des studios : " une heure c'est la ruine ! 5 couronnes au moins ! Et pas d'élève. Absolument interdit ! Je me souviendrai du Danemark - les cochons ! Pour ma part je travaille comme un forçat - mais avec aussi un grand doute... bien humiliant... J'ai déjà tellement perdu de manuscrits... que d'années de travail absolument jetées aux orties ! "...

 

Lot n° 290 :

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC ", [Copenhague] Jeudi et 13 [octobre 1947 ?], à Ercole et à Gaby Pirazzoli 2 pages in-fol. chaque.

Une enquête a eu lieu au sujet des visas des Pirazzoli pour le Danemark. On peut trouver des chaussons de danse, fort cher... " Des amis de Paris sont venus nous voir. Ils ont été un peu effrayés et rendus fort moroses par notre habitat et nos mines... [...] Hélas ! nous devons un peu faire peur en effet. Cette ballade, qui dure depuis 4 ans, marque... burine de vilaine façon "...

Il a reçu l'argent, mais reste très préoccupé par les visas, et surtout par la situation économique : " La vie ici est la plus chère du monde. Les voyageurs racontent des bêtises. Pour notre part, nous vivons le plus strictement - avec 700 couronnes par mois (empruntées). Nous ne mangeons guère que du porridge (flocons d'avoine) matin et soir. C'est tout. Pour Bebert un peu de morue - et de viande cuite. Nous jamais. Le loyer, le blanchissage (pourtant !), l'électricité prennent tout, les faux frais. Nous ne sortons jamais, nous ne dépensons jamais un sou, hors le très strict nécessaire. Et nous ne pouvons pas nous chauffer... faute de couronnes !... Pour vivre normalement et très prudemment il nous faudrait au moins 2000 couronnes par mois ! Tout est hors de prix. Il ne faut rien acheter "... Puis il parle des hôtels de Copenhague...

 

Lot n° 291 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe)

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Copenhague] 18 [octobre 1947], [à Ercole Pirazzoli] 2 pages in-fol.

Au sujet des blocages administratifs pour l'obtention des passeports des Pirazzoli : " Voici hélas la catastrophe. Cela était un peu à prévoir avec Bende [Johansen] et Mme Seidenfaden dans le jeu... méchantes jalouses etc... atroces... nous en savons qq chose ! [...] Vous êtes certes surpris par cet éclatement de haine. Lucette éprouve bien du chagrin vous le pensez. Je suis moi-même abominablement déçu - mais il me semble, que tout va s'arranger en qq semaines. Il faut s'y prendre plus diplomatiquement... plus vicieusement c'est à dire "...

À la suite, Lucette écrit : " Mes chéris ! ! Hélas je ne pouvais me figurer une si affreuse désillusion ! J'étouffe aussi de colère pour la mauvaise volonté de tous "...

 

Lot n° 292 :

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 24 octobre et 29 [1947, à Ercole Pirazzoli] 1 page et demie in-fol. (lég. mouill.) et 1 page in-fol.

Il faut que les Pirazzoli obtiennent leurs visas, et télégraphient alors à Céline qui s'occupera ensuite de tout : " Je ne fais rien auparavant car je redoute fort les ministères Danois et leur lenteur... Agir sur eux ? Hum ! De notre part ?... J'aurais peur de les mettre en suspicion "...

Il est rassuré par les analyses de Mme Pirazzoli qui sont bonnes. Mikkelsen s'occupe de leurs visas : " hélas je n'ose rien avancer - tous ces gens sont si fuyants si hypocrites "... Sur la situation politique : " Nous suivons la Radio assez inquiets... Cependant pour la France je ne crois pas aux extrêmes... Il faudra une autre guerre pour que les choses tournent vraiment mal "...

 

Lot n° 293 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 10 décembre [1947, à Gaby Pirazzoli] 2 pages et demie in-fol.

Belle et longue lettre.

Il se plaint des Henning Jensen [dont Céline occupait l'appartement à Copenhague], " faux comme des cochons comme tous les Danois. [...] Ce sont des grossiers et des idiots ". Céline espère qu'ils ne reviendront pas : " Sinon nous irons à Korsør dans une bicoque, en campagne, affreux ". Il n'a pas de nouvelles des visas, ni de son procès : " Pour mon affaire même confusion, même sale micmac... J'ai l'impression que l'on va me faire le coup du père François c'est à dire me juger par contumax l'un de ces 4 matins. Naud est bien gentil mais il n'a rien fait de positif. [...] Je suis pauvre ! Ah si j'étais Roussy ! ou la fille Laval ! Mercadier le directeur du journal La France à Sigmaringen - un rien ! est libre en plein Paris, après qq mois de prison pour la forme ", de même que la famille Luchaire. " Mon confrère le Dr Jacquot un très brave homme qui était médecin comme moi à Sigmaringen est libre et pratique à Paris. Seulement moi je vais sûrement écoper de 10 ou 20 ans et saisie de tous mes bien etc... Naud m'assure que si je rentrais le Parquet lui a promis qu'on ne m'arrêterait pas... que l'on me jugerait pour indignité seulement. Salades ! Ce n'est pas lui qui ira à Fresnes pour moi ! J'en ai goûté. J'aimerais mieux crever que de risquer de l'incarcération. [...] 4 ans de perdus ! et recommencer ! à 54 ans ! Il est fou - ou plutôt il voudrait plaider ! J'attendrai l'amnistie et ce n'est pas pour demain. En attendant il faut vivre. Mon éditeur Denoël est venu ici me faire aussi des boniments - mais rien de sérieux. Il faut que je me débrouille ailleurs en Suisse ou à Monte-Carlo. [...] Nous sommes faits à notre vie de misère. Tout vaut mieux, cent mille fois mieux que la prison ! C'est tout ce qu'on peut dire. Rien d'autre "...

 

Lot n° 294 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC "

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 21 [décembre 1947, à Gaby Pirazzoli] 2 pages in-fol.

Il la remercie pour les paquets : " Le petit Jésus ! Ce Noël sans être rigolo sera beaucoup moins rude que les précédents ! atroces ! "... Il s'inquiète du prochain retour des Henning Jensen, " qui sont bêtes et sournois ", et veut savoir si les Pirazzoli leur ont prêté à Menton draps et linge de maison, car lui et Lucette ont utilisé et fort usé le linge de leur appartement de Copenhague : " À leur retour, ils vont hurler que nous les avons pillés, dévalisés, vandalisés etc. [...] et tous les autres vont aussitôt ajouter ces méfaits à notre ignoble réputation... Ils ne pensent qu'à cancaner, diffamer, calomnier, salir "... Il n'a rien de nouveau de son procès, " ni des avocats, ni des éditeurs [...] Que tout ceci est long, décevant ! "...

 

Lot n° 295 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør] 6 [septembre 1949], à Ercole Pirazzoli 3 pages in-fol.

Il rassure Ercole sur la santé de Gaby après son opération, et il aborde la question de l'amnistie : " Mon affaire m'embête - amnistie, patates. Il n'y en aura pas avant 10 ans ! Quand nous serons tous morts ". Puis il parle de Carl Petersen, " le fils de notre fermier [...] voudrait émigrer - si possible en France ". Il décrit toutes ses qualifications et ses qualités, " oh pas du tout le genre Jensen ! C'est un travailleur - un vrai artisan ", et demande à son beau-père s'il peut lui trouver un emploi...

 

Lot n° 296 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør] 12 [septembre 1949], à Ercole Pirazzoli 3 pages in-fol.

Au sujet de la venue à Menton des jeunes Petersen, qui seront placés chez des employeurs, comme jardinier et bonne à tout faire. Il vante les qualités du jeune homme : " un excellent menuisier [...] un ouvrier tout à fait qualifié, adroit et très rapide - de plus agriculteur - apiculteur - horticulteur [...] C'est un grand travailleur [...] un individu utile, très utile ". Céline projette de s'installer en Suisse, par un " troc d'appartement ", mais il ne sait à qui s'adresser, peut-être à Paraz. Céline est épuisé et cherche la sécurité : " Oh que j'aimerais enfin, que nous aimerions, après dix ans d'Hallali - avoir enfin une cabane d'où l'on ne nous chasserait plus ! ! "

 

Lot n° 297 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør] 17 [septembre 1949], à Ercole Pirazzoli 12 pages in-fol.

Longue et importante lettre sur le Danemark, ses éditeurs et son futur retour en France.

Céline parle d'abord de la venue en France des enfants Petersen : " Il est entendu qu'il sera jardinier et elle domestique [...] Ah je suis confus croyez-le cher Ercole de vous assommer encore de cette corvée ! Vous avez assez de Danois en villégiature ! [...] Mais nous sommes coincés ici Lucette et moi. Nous dépendons en effet complètement des Petersen pour tout l'eau, le bois - le local. Ils peuvent nous rendre la vie impossible - nous obliger à quitter ces lieux. Pour où ? ? ? pour Fresnes. Quand on est hors la loi, on ne tient qu'à un cheveu de tolérance - partout et par tous. Voici (10) dix ans que cela dure !! Donc nous avons dû nous occuper de leur fils comme nous avons pu ! En vous embêtant finalement ! [...] L'affaire au bout du compte tournera mal - on nous accusera des pires intentions et cochonneries pour finir ! C'est fatal. C'est classique. Que cela tourne le mieux possible. Notre seul désir ".

Puis il aborde l'état de santé de sa belle-mère : " Il est entendu que si elle avait été domestique au lieu d'être bourgeoise en appartement capitonné, elle serait depuis longtemps guérie et debout. Cela aurait passé par l'hôpital et la chirurgie dès la première semaine et tout serait fini. Mais vos médecins ont exploité la situation capitonnée. C'est le malheur des riches. [...] Elle n'a sûrement même pas de fistule seulement une plaie qui se ferme lentement. [...] Le mal est assez bénin finalement - guère tragique - mais coûteux dans votre cas, à cause des capitons ! "...

Puis sur ses projets de quitter le Danemark : " Donc nous renonçons à la Suisse ! Boniments - mais la question va se poser peut-être quand même d'émigrer ailleurs. Où ? Je ne vois guère finalement d’offert que l’Espagne, sérieusement. Oh des conseils ! des mises en garde ! des paroles ! bref des bafouillages ! j’en ai des malles ! à l’écœurement ! à l’assassinat ! mais du positif ? Guère que l’Espagne, et encore... Pourtant il faudra déménager et sans un sou ! De mes livres ? aucun revenu. Carambouille totale. Pourquoi se gênerait on ? Je n’ai aucun recours possible. On me vole impunément – comme on veut quand on veut – partout. Fourcade etc. ! Oh la la ! Je ne retiens même pas leurs serments. Canailles tous ! »... Il demande des précision sur une éventuelle maison pour eux à Menton. « Nous sommes sur un radeau avec Lucette sur une mer tout à fait hostile. Que les phares que l’on nous propose... soient des phares réels sérieux... pas des récifs ou des mirages. [...] Je connais bien la mécanique de l’évaporation des nuages ! Je crois d’ailleurs que vivant auprès de nous à Nice vous aurez la chance de sauter avec la bombe à nous destinée ! »...

 

Lot n° 298 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 22 [septembre 1949]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 22 [septembre 1949], à Ercole Pirazzoli 3 pages in-fol.

Avant le départ pour la France des enfants de son voisin Petersen : " Ah pardonnez-moi tous ces pataquès ! et ces inconvenances ! je n'y suis pour rien [...] Je vous recommande le fils Petersen. Il peut vous être utile. Il a un métier sûr et rapide. Son épouse (entre nous) est une souillon juste bonne à faire la souillon "... À propos d'un échange de logement : " Je souhaite certes que l'on puisse fricoter un échange de logement, mais quelles difficultés il semble ! Tout n'est que nuées, éloquence, patates ! Mikkelsen est à Paris. Il songe certes beaucoup plus à bambocher qu'à mon affaire "... Sur la situation économique du Danemark, et les problèmes de ravitaillement : " Il n'y a plus rien à bouffer de qualité à Korsør, à peine à Copenhague. Tout est exporté. Le fromage est immangeable - 20 p. 100 d'eau ! Pas de beurre ! Pas de viande ! Pas de jambon ! Ne pas croire aux bobards. Le Danemark n'a pas de carburant, il doit donc tout exporter - pour recevoir essence et charbon. Tout est envoyé en France et en Angleterre ".

 

Lot n° 299 :

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. (paraphe), [Korsør] 26 et 29 [septembre 1949]

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. (paraphe), [Korsør] 26 et 29 [septembre 1949], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol. chaque.

Au sujet de la venue en France des enfants Petersen, qui ne parlent pas français : " Ils n'ont pas l'air de se rendre compte des conditions françaises. Mais ils ne sont ni canailles, ni voleurs, ni voyous. Ils ne savent pas c'est tout. Ils ne comprennent pas la langue. Oh nous connaissons cette misère ! Vivre en "sourd et muet". Il y faut beaucoup de caractère. Ce n'est pas commode. Encore un souci cher Ercole ! mais vous êtes un chef et un homme sérieux et rompu à toutes ce sottises des mains-d'œuvre bilingues ! "...

Les enfants Petersen quitteront Korsor le 3 octobre et arriveront Gare dui Nord le lendemain : " Ils agiteront un mouchoir rouge (quel symbole !) ". Il s'excuse pour les complications qu'il a créées : " Mille excuses et gratitudes encore ! Je suis en train, j'essaye de me faire pardonner ce nouveau crime par Mme Petersen mère, par Mikkelsen, par le Roi, par je ne sais qui ! Je veux aussi que vous me pardonniez ! "...

 

Lot n° 300 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør début octobre 1949]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør début octobre 1949], à Ercole Pirazzoli 3 pages in-fol.

Il est chagriné de l'avoir offensé : " Mille dieux ! Vous nous voyez en duel déjà ! au canon ? à la torpille ? avec des pommes à Mikkelsen ? Juste ciel ! On vous a déjà horriblement emm... à souhait ! Mille pardons ! Ces gens d'ici abusent de notre condition à rendre un ange épileptique ! Mais ce n'est pas votre faute bien sûr ! La mienne rien que la mienne ! Cette diplomatie misérable qu'il me faut faire de jour et de nuit, sur des bases si précaires si chétives si menacées... de quoi rendre n'importe quel être absurde et baroque et faire aboyer un mouton ! " Puis à propos des jeunes Petersen : " Leur mère me fait une gueule ! comme si je l'avais trahie ! Comme si j'avais débauché ses enfants ! Qui sont enragés à foutre le camp ! ne peuvent plus la sentir - enchantés d'aller n'importe où. Comédie familiale absurde - dont je paie les frais - le bouc qui pue c'est moi ! ". Mikkelsen est à Paris, pour s'occuper de lui : " Bambocheur et fainéant comme je le connais, je n'y crois guère ! " ; et il doit faire face à de nouvelles complications : " La maison Denoël vient de déposer une plainte contre moi en contrefaçon ! Si j'avais encore jamais reçu ou vu un seul exemplaire de ce Voyage réimprimé ! Mais non ! Et puis moi contrefacteur de mes propres livres ! Je m'attends à ce que mon occupant de mon appartement de Paris m'intente un procès pour mauvais entretien des lieux ! Tant qu'on y est ! "...

 

Lot n° 301 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 14 [octobre 1949]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 14 [octobre 1949], à Ercole Pirazzoli 8 pages in-fol.

Longue et importante lettre sur son futur procès.

Il s'excuse auprès d'Ercole : " C'est moi qui suis tout à fait l'idiot, le mal élevé, l'ingrat et l'hystérique. J'ai peut-être une petite circonstance atténuante bête à l'hallali que je suis depuis si longtemps "... Il est content de voir que les jeunes Petersen " ne sont pas aussi désastreux que les Danois précédents ! Et moi qui blasphémais les Capitons ! Précisément ils firent une impression très profonde sur ces jeunes Petersen. Cela nous vaut un crédit d'estime dont nous avons bien besoin auprès de leurs parents. [...] Honneur aux Capitons ! Con et brute de moi qui sais cela et l'oublie et blasphème ! "

Céline parle ensuite de sa situation juridique, qui semble s'améliorer : " Mikkelsen revient de Paris et se porte garant que mon classement - non lieu est signé devant la Cour de Justice. Avant confirmation officielle par l'ambassade ici. Je n'en crois pas un mot. Ce bougre est jean foutre et menteur à souhait ! Mais enfin... mettons... la conclusion du commissaire du gouvernement devant mon dossier archi vide (et au contraire plein de traits de vertu et de patriotisme) était que je sois simplement et purement trouvé innocent de tout. Mais on s'est élevé en Haut lieu contre cette conclusion trop favorable pour raison de l'Opinion Publique ! Cochon réputé doit être tout de même puni pour sa réputation ! On me ferait alors passer devant la Chambre Civique à Paris fin novembre - pour indignité éventuelle et saisie des biens. J'irai à tout risques et me défendrai comme je peux contre ces chacals. [...] Si ces faits se confirment alors nous irons à Paris demeurer en attendant l’Audience dans diverses maisons (pour éviter d’être repérés et assassinés) et puis après le jugement nous vous demanderons un local à Nice en attendant que je me débrouille ». Mais il se trouve alors confronté à deux problèmes : que faire de leurs animaux et des bagages pendant le procès ? Il voudrait envoyer à ses beaux-parents par avion Bessy, Bébert et Haricot, et ferait expédier ses bagages à Nice...

 

Lot n° 302 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 27 octobre [1949]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 27 octobre [1949], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Il y a un problème avec le séjour des jeunes Petersen à Menton : " Voici des nouvelles bien désolantes des jeunes Petersen et qui nous font trembler ! lâchement ! égoïstement ! Car nous avons peur des représailles et nous sommes très exposés ! Si c'est encore possible nous formons des vœux pour que vous puissiez les aménager tant bien que mal à Menton. Qu'ils y gagnent leurs billets de retour ici et qu'ils s'en aillent sans amertume. Ainsi l'expérience sera blanche et se liquidera sans haines. [...] Et tout par notre faute d'imbéciles à la merci de tous ! Ce qu'on nous demande, comment le refuser ! Tenez moi au courant [...] que je conduise ma petite diplomatie miteuse et quotidienne presque horaire avec les parents Petersen, et Mikkelsen ! " À propos de la réédition Froissart du Voyage au bout de la nuit : " Je n'ai rien touché sur l'édition abracadabrante de ce Voyage ! Je finis par penser que ce coup était monté entre Denoël et cet "espèce d'éditeur", précisément pour me faire sauter à la corde ! " Il est toujours inquiet au sujet de ses problèmes juridiques, qui n'avancent pas : " Je vois des pièges partout - des chants de Sirènes ! c'est tout ".

 

Lot n° 303 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør] 31 [janvier 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør] 31 [janvier 1950], à Ercole Pirazzoli 3 pages in-fol.

Il est désolé de causer du tracas : " Que ces Danois sont insupportables ! Une fois pour toutes ! Je suis confondu ! Ils se révèlent là-bas si voyous, si fainéants, si goujats, tous ! " Il va emprunter de l'argent à son avocat Mikkelsen pour indemniser les Petersen : " Il le faut dans notre situation, si critique, si balancée, si tributaire... On ne parlera plus de rien. C'est du chantage évidemment. On spécule sur notre faiblesse, notre état précaire.... menacé toujours. Il faut avaler toutes les couleuvres, tous les boas ! et encore se faire pardonner. Nous avons l'habitude. [...] Ces jeunes gens ont été ignobles comme tous les autres ! Je m'en excuse. Chantage Rançon ". Quant à son procès devant la Chambre civique, il n'a pas encore été averti officiellement : " On est encore dans les blablas et chants très suspects des Sirènes. J'aimerais mieux attendre la fermeture du Temple de Janus. On verra. On va vers le terme bien sûr. Mais enfin nous avons trop tenu pour tomber dans une embuscade de dernière minute ! Flûte ! "...

On joint 1 L.A.S. (LFC) " pour François " [Löchen] (1 page et demie in-fol.) : " Mille pardons pour ces choléras ! [...] C'est du chantage. Hélas ! Nous avons l'habitude ! Mais vous faire pâtir à votre tour pour notre condition "honteuse". Je ne me le pardonne pas. Et cependant nous devons il le faut manœuvrer avec beaucoup de délicatesse encore, même vis à vis de ces extraordinaires goujats ! "...

 

Lot n° 304 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 13 [février 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 13 [février 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages et demie in-fol.

Sur son ami le Pasteur Löchen, qui vient en France : " Le Pasteur est timide - pas abusif du tout. Il a grand peur d'être indiscret etc. Je le rassure. Veuillez le rassurer je vous en supplie aussi de votre côté qu'il est le très bien venu etc... Cet homme est admirable. Sans lui - je ne sortais pas des pièges du Consulat ici et de la paresse optimiste de Mikkelsen. Il s'est dépensé sans compter. Il me fait défendre à présent par les grands Protestants de Paris ! "... Puis sur son prochain procès : " L'affaire bout pour le 21 ! J'écris environ 50 lettres par jour d'attaque et de défense. Je m'y ruine ! Mais je crains le pire. La partie n'est pas égale ! Un médecin danois officiel est venu hier ici de Copenhague - il m'a déclaré intransportable, le cœur et la tête - en trop mauvais état - le certificat légalisé grâce à Löchen - sera envoyé au Président Drappier - échapper à la contumax ! "...

 

Lot n° 305 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 16 [février 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 16 [février 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol. (petite déchir.).

Il espère que les vacances du pasteur Löchen se passent bien, puis parle de son procès : " Toujours en pleine confusion avec mon procès. On parle encore de Remise ! C'est la torture à petit feu... Pourtant quel labeur déjà. Quels tours de force ! " Il remercie des colis que les Pirazzoli leur envoient, mais les douanes danoises les ruinent, et on trouve à peu près tout ; qu'ils n'envoient donc rien d'autre que " des chaussons caoutchoutés pour le bain, dont Lucette a besoin et qui n'eXIstent pas au Danemark, et l'huile pour la cuisine qui n'existe pas au Danemark "...

 

Lot n° 306 :

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 5 et 11 [juin 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. 2 L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 5 et 11 [juin 1950], à Ercole Pirazzoli 1 page et une demi-page in-fol.

Sur l'hospitalisation de Lucette.

Il remercie pour les colis, et donne des nouvelles : " Lucette n'est pas encore rétablie un petit état de cystite semble-t-il, plus l'abcès de cicatrice (non encore aseptisé malgré les traitements), je ne sais quand elle sortira de l'hôpital "...

" Lucette va un peu mieux ce matin - mais ce n'est pas encore brillant "...

 

Lot n° 307 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 12 [juin 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Copenhague] 12 [juin 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Sur la santé de Lucette et leur situation financière. " L'état de Lucette semble se stabiliser dans "l'un peu mieux" - mais toujours une plaie profonde, au lieu d'abcès de la suture abdominale, qui semble se désinfecter - peu à peu - ces avatars sont à récidives ! Il faut donc être très peu optimiste - être mille fois sûr du mieux [...] Je maudissais aussi la température estivale. Pour une fois, juste, il faisait une chaleur torride au Danemark. Malédiction ! Heureusement il repleut. Ces chaleurs font puruler les plaies et abcès ! Question Mikkelsen et crédit ? Voici 5 ans qu'il nous fait crédit ! Il a fallu cette fois liquider tout pour payer chirurgie et hopital. Des milliers de couronnes cette catastrophe ! Et qu'il a fallu trouver illico comptant pas en promesses. Oh il y a plus malheureux que nous bien sûr. Mais enfin nous avons été depuis 10 ans assez gâtés ! Un petit entracte serait bienvenu ! Espérons ! Patience ! On s'y connaît en patience ! "...

Lot n° 308 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), Copenhague Dimanche [28 juin 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), Copenhague Dimanche [28 juin 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Lucette vient sortir de l'hôpital, et ils partent mardi à Korsør, où il la soignera, " mais en taXI (la ruine !) personne ne s'étant trouvé pour nous y mener. C'est d'ailleurs le moyen le plus pratique avec nos bagages et notre chat. Nous étions partis 15 jours, nous sommes restés six semaines ! Et quelles semaines ! [...] Elle est heureuse de revenir avec moi et les petites bêtes à la campagne. Toutes les infirmières l'adorent, et les médecins - on a été infiniment gentil avec nous. Ce fut très cruel bien sûr - mais tout a été fait pour nous adoucir ces terribles semaines "...

 

Lot n° 309 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør] 12 [juillet 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. (paraphe), [Korsør] 12 [juillet 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Intéressante lettre sur leur situation financière et la prévision de leur retour en France.

Lucette va un peu mieux, mais l'infection subsiste encore : " ce n'est pas drôle. Il faut patienter "... Projets pour leur retour en France : " Très bien ce projet pour Menton. Je m'y rallie absolument. Lucette est enchantée. En effet nous deux dans cet immense local serions perdus. Et puis quels commentaires ! Ce luxe, ce défi, etc., etc. Tandis qu'ainsi à titre d'invités chez vous, rien à dire. Tout naturel. Je n'ai plus rien. Nous n'avons plus rien en propre. Pour le fisc etc. Indigne que je suis - c'est parfait- saisie, etc. Je n'ai rien. Je vis à la charité. Ainsi soit-il. Il nous faut à nous deux, avec votre complaisance, une chambre à deux lits, une pièce pour moi travailler, et un studio de Danse, c'est tout, rien de plus. Pour la cuisine, on mangera vos restes. Nous avons des heures impossibles de repas ! Et on est couchés à 8 h. du soir - et on ne sort jamais le soir. Cela diminuera certes tous les frais et nous permettra Lucette et moi de vivre avec très peu d'argent. Mais demeure l'affaire de ma prison. Je ne sais toujours rien d'officiel "...

 

Lot n° 310 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 31 [juillet 1950]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LFC ", [Korsør] 31 [juillet 1950], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Ercole est malade et s'est fait une fracture : " Voilà encore un satané malheur ! [...] Toutes ces calamités au moment où vous alliez vous distraire un peu... Le Diable est le maître de tout ! Le Pasteur [Löchen], qui est enfin un hôte agréable (et puis toute cette Corée !) "... Lucette va mieux, mais doucement : " Notre vie décidément est un hôpital ! Et Paraz lui qui ne vit que par miracle ! On serait heureux d'avoir la Foi ! "...

 

Lot n° 311 :

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør] 5 [septembre 1950 ?]

Louis-Ferdinand CéLINE. L.A.S. " LF ", [Korsør] 5 [septembre 1950 ?], à Ercole Pirazzoli 2 pages in-fol.

Intéressante lettre sur le projet de son installation à Menton à son retour en France. Il demande une foule de précisions à son beau-père sur l'appartement de Menton, l'étage, le nombre de pièces, la taille, etc. : " Le jardin appartient-il à l'appartement ? (ceci est essentiel pour les animaux). Ce n'est pas un jardin commun ? Les fenêtres donnent-elles sur la rue ? (je pense aux attentats à la grenade) ". Mais les questions les plus importantes pour Céline sont d'un tout autre ordre : quelles seront " les répercutions de mon arrivée ? dans le village ? dans cette maison si bien habitée par des gens si convenables politiquement ? sur le concierge ? sur les communistes et les juifs de l'endroit ? sur le journal local ? Certes il faut avoir un avocat bien placé, estimé, à titre d'ami et de défenseur [...] genre résistant, moral, grande valeur morale. Et le maire ? de quelle teinte ? quelles idées ? et la préfecture de Nice ? la Haute police à Nice dont dépend Menton. [...] Rien à la légère ! Un avocat bien placé du Barreau de Nice, aussi est nécessaire. Ce sont là des détails administratifs et architecturaux qui vous sont familiers, et diplomatiques ! "...

 

Lot n° 312 :

Louis-Ferdinand céline. L.A.S. " Louis ", cosignée par sa femme Lucette, 29 [décembre 1952]

Louis-Ferdinand céline. L.A.S. " Louis ", cosignée par sa femme Lucette, 29 [décembre 1952] à ses amis Marteau, à Cannes ; 2 pages in-4, enveloppe.

" Quel merveilleux Noël ! Ces dons magiques parvenus ce matin par le char de l'excellent et fidèle Perrot ! On va se régaler tout un jour... on va inviter pour un peu !.. je ne sais qui ! Au surplus le ciel est clément, c'est un Noël ensoleillé ! On pense bien à vous et on vous aime on espère que l'année qui vient vous sera douce, propice, prospère, salubre, voyageuse comme vous aimez, qu'elle vous apportera, ce que nous désirons tous, l'entracte dont nous avons besoin... sur cette Terre d'horreur, qui paraît-il, aux dernières nouvelles, est âgée de 5 millions et demie d'années ! Que ça ait pu durer tout ce temps ! "...

On joint une carte postale a.s. de sa femme Lucette, 27 septembre.

400/500 €

 

Lot n° 313 :

[Louis-Ferdinand Céline]. Plaque de cuivre gravée

[Louis-Ferdinand Céline]. Plaque de cuivre gravée 20 x 30 cm.

La plaque professionnelle du docteur Destouches à Meudon.

C'est à l'automne 1951 que Céline s'installa à Meudon, 25 ter route des Gardes. En septembre 1953, il s'inscrit à l'Ordre des médecins de Seine-et-Oise et ouvre son cabinet médical dans son pavillon.

Cette plaque était fixée sur un poteau métallique au bas du jardin (comme en témoigne une photographie de Céline dans son jardin vers 1955), et ainsi rédigée :

Elle fut recueillie par un ami de Céline, André Brissaud, après l'incendie du pavillon de Meudon le 16 mai 1968. André Brissaud avait enregistré en mars 1959 pour la télévision française une interview de Céline qui fut interdite par la censure ; il fréquentait régulièrement l'écrivain à Meudon, avec son ami Marcel Aymé.

3.000/3.500 €

 

Lot n° 314 :

[Louis-Ferdinand Céline]. 6 photographies de la pièce L'Église, [1967]

[Louis-Ferdinand Céline]. 6 photographies de la pièce L'Église, [1967] noir et blanc, 18 x 24 cm.

Adaptation italienne par Giovanni Maria Russo et Rino di Silvestro de la virulente comédie de Céline, qui fit scandale à Rome en 1967. Ces photographies de Paolo di Paoli (Apis) sont accompagnées d'un communiqué ronéoté.

50/60 €

 

Lot n° 315 :

[Louis-Ferdinand Céline]. Robert Le Vigan. 8 photographies

[Louis-Ferdinand Céline]. Robert Le Vigan. 8 photographies noir et blanc, formats divers, qqs cartes postales.

Portraits de l'acteur, ami de Céline, ou photographies tirées des films L'Assassinat du Père Noël, Goupi Mains rouges, Golgotha, etc.

50/60 €